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mercredi 8 décembre 2021

Rififi hippique à Marseille Courses truquées , chevaux dopés , entraineurs ''bidons'' , propriétaires "hommes de paille" , produits camouflés ,livrets trafiqués ,etc

 FRANCEGALOP

  Trois entraîneurs et deux jockeys en garde à vue      Par François Moreau "Paris Turf " 

Comme révélé par nos confrères du Parisien, une descente de police a eu lieu mardi matin, vers 6 heures, sur le centre d'entraînement de Calas (Bouches-du-Rhône) dans le cadre d'une information judiciaire ouverte depuis plusieurs mois au tribunal d'Aix-en-Provence pour dopage équin et escroquerie en bande organisée. Plusieurs perquisitions menées par les policiers du service des courses et jeux ont été réalisées à Calas mais aussi à Chantilly. Après des mois d'écoutes téléphoniques et de surveillance, les enquêteurs portent leurs soupçons sur trois professionnels de renom : Frédéric Rossi, Charley Rossi et Cédric Rossi, tous les trois dans le Top 20 des entraîneurs français. Dans le cadre de cette enquête, les trois metteurs au point ont été placés en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire d'Aix-en-Provence pour une durée minimum de 48 heures, tout comme les jockeys Jessica Marcialis (la femme de Charley Rossi) et Sylvain Ruis. Au total, ce sont une quinzaine de personnes - dont des vétérinaires et des préparateurs - qui sont actuellement entendues pour cette affaire.

Par ailleurs, et c'est une première en France, une douzaine de chevaux de ces entraîneurs ont été saisis à Calas mais aussi à Chantilly : ''Droit de Parole'', qui devait prendre part au Quinté+ de mardi, et ''Edited'', deux pensionnaires de Charley Rossi. En lien avec le laboratoire des courses hippiques, des dizaines d'autres équidés ont été prélevés chez les trois entraîneurs cités. Selon nos informations, l'enquête a débuté il y a plusieurs mois après des bruits remontés du sud de la France par des policiers du service des courses et jeux. En plus des soupçons de dopage équin, une trentaine de courses pourraient avoir été truquées. Concrètement, les entraîneurs auraient comme on le dit dans le jargon hippique “fait le tour” . À ce stade, il est encore trop tôt pour affirmer que des produits dopants ont été saisis sur le centre d'entraînement mais des analyses sont en cours. La Juge d'Instruction en charge de l'affaire décidera dans la journée de jeudi si les personnes interpellées mardi matin seront mises en examen et déférées devant un tribunal.

COURSES / 08.12.2021  google+

LA POLICE DÉBARQUE À CALAS (Marseille),

 Le Journal du galop  apporte des précisions  dans  cette grave affaire 

Selon les informations, plusieurs voitures de police ont investi mardi matin, dès 6 h 30, le centre d’entraînement de Calas. Direction les écuries de Charley Rossi, de son frère Cédric et de son oncle Frédéric. Des perquisitions ont été réalisées sur place, et d’autres auraient eu lieu plus tôt aux domiciles des concernés (sans que nous ayons pu vérifier cette dernière information). Des chevaux ont été prélevés dans les trois écuries, et des livrets ont été saisis. En fin de matinée, Charley Rossi et son épouse, Jessica Marcialis, auraient été placés en garde à vue. Cédric Rossi et Frédéric Rossi ont également été emmenés par les policiers, sans que l’on sache à l’heure actuelle s’ils ont également été placés en garde à vue ou pas. D’autres personnes seraient dans le même cas.

Les faits reprochés sont graves et ont conduit à l’ouverture d’une information judiciaire par le tribunal d’Aix-en-Provence. Olivier Poulet, procureur adjoint au parquet d’Aix-en-Provence, nous a expliqué mardi en fin d’après-midi : « Une enquête de longue haleine est menée depuis une dizaine de mois par la sous-direction des courses et du jeu, une division de la police judiciaire. Dans ce cadre, des témoignages ont été recueillis et les investigations ont été menées. Cette enquête a conduit en septembre dernier à l’ouverture d’une information judiciaire, confiée au juge d’instruction d’Aix-en-Provence. Elle a décidé de lancer ce jour des perquisitions et des arrestations de personnes susceptibles d’être mises en cause. Cela touche l’ensemble du milieu hippique, des entraîneurs, des soignants, des vétérinaires, des jockeys… Pour le moment, les actions sont menées dans les Bouches-du-Rhône mais pourraient avoir lieu ailleurs. Les deux chefs d’infraction retenus sont l’escroquerie en bande organisée (pour des courses hippiques truquées) et l’administration de substances dopantes à des chevaux participant à des compétitions hippiques. Pour ce genre d’infraction, les gardes à vue peuvent durer quatre jours. La présentation devant le juge des personnes gardées à vue est prévue jeudi prochain. À ce stade, nous ne pouvons pas communiquer leur identité. »

Des chevaux placés sous saisie judiciaire. Fait inédit à notre connaissance, des livrets de chevaux auraient été saisis, signifiant que les chevaux concernés sont placés sous saisie judiciaire. Ce serait le cas de Droit de Parole, qui aurait dû courir le Quinté mardi à Chantilly sous l’entraînement de Charley Rossi, mais aussi de Business Plan, dont l’un des propriétaires, Philippe Faucampré, se sent comme une victime collatérale, comme il nous l’a expliqué : « Nous avons réclamé Business Plan le 7 novembre à Cavaillon, alors qu’elle courait pour l’entraînement de Charley Rossi. Le règlement de la pouliche a été effectué en bonne et due forme. Nous l’avons placée à l’entraînement chez Stéphane Labate. Mardi matin, des policiers se sont présentés à l’écurie de Stéphane Labate, qui n’était pas présent car en route pour Chantilly, et ont indiqué à l’un de ses employés qu’ils saisissaient la pouliche. Par saisir, il faut comprendre qu’ils ont saisi son livret, car sans livret, aucune utilisation du cheval n’est possible. Je n’étais pas présent mais j’ai pu appeler le policier qui m’a dit en substance : « Vous n’êtes pas le seul concerné. C’est une histoire de dopage et d’escroquerie en bande organisée. Vous pouvez toujours porter plainte contre Charley Rossi ! » Il m’a aussi dit que la procédure pourrait durer jusqu’à cinq ans… Donc nous avons une pouliche que nous devons nourrir, soigner, et qu’il est impossible de faire courir faute de livret. J’ai appelé le service juridique de France Galop. Pour eux, Business Plan n’est pas considérée comme interdite de courir, car elle n’a pas fait l’objet de contrôles positifs, mais nous ne pouvons pas la courir sans livret… Je ne sais même pas si la saisie judiciaire de la pouliche concerne le dopage ou l’escroquerie… France Galop n’a pas pu me répondre. » Le point commun entre Droit de Parole et Business Plan ? Les deux ont un temps défendu la casaque d’Olivier Ulmann qui n’a actuellement plus que deux chevaux déclarés à l’entraînement, l’un chez Cédric Rossi, l’autre chez Philippe Krebs.

Contacté mardi en début d’après-midi, Jacques Rossi, le président de la Société hippique de Marseille, n’a pas souhaité communiquer.

Communiqué de France Galop

Comme toujours en pareil cas, la société-mère a rappelé : « France Galop suit très attentivement l’évolution des enquêtes en cours rendues publiques ce jour, et n’a pas, à ce stade, de commentaire à formuler. France Galop a, parmi ses missions de service public, la responsabilité d’assurer le contrôle de la régularité des courses et dans ce cadre, elle coopère de façon étroite et régulière avec le Service central des courses et jeux de la Police nationale. La lutte anti-dopage est une priorité absolue de la filière des courses qui y consacre un budget annuel de 10 millions d’euros. Ainsi, la filière hippique réalise près de 30.000 contrôles anti- dopage par an, en course, à l’entraînement, en sortie d’entraînement et à l’élevage, à la faveur de contrôles inopinés. »

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